Ostéopathe à Massy – Neurosciences

ostéopathe neurosciences à massy

Un rendez-vous chez l’ostéopathe est motivé par une raison : une gêne articulaire, un besoin d’aide pour améliorer son activité physique, un bilan pour être confiant dans ses capacités corporelles…

Ces motifs sont rares par rapport à celui de la douleur.

La douleur est le premier motif de consultation chez l’ostéopathe (mal au cou, mal au dos, aux genoux etc.)

C’est une notion très complexe qui mérite toute notre attention.

Qu’est-ce que c’est « la douleur » au fait ?

➡️ Il s’agit d’une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée, ou ressemblant, à celle liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle.

Il est intéressant de voir qu’on ne trouve pas de lien systématique entre la douleur et la blessure. On peut avoir mal sans être blessé et on peut être blessé sans avoir mal.

De la même manière, l’état d’un tissu (présence d’arthrose par exemple sur une imagerie médicale) ne prédit pas de l’apparition de douleur.

Au cabinet, on ne soigne pas :

🚫Une imagerie

🚫Une maladie

🚫Des symptômes…

On prend en charge :

✅Une personne, un patient, avec son histoire, ses antécédants, ses peurs et ses idées, son ressenti, sa douleur.

Comment interpréter la douleur ?

Il existe différents modèles pour prendre en charge un patient qui souffre.

Dans mon cabinet, je me sers des travaux de David Walton et James Elliott (à l’origine d’un diagramme) pour m’aider à comprendre les facteurs bio-psycho-sociaux les plus importants qui touchent le patient.

Pour illustrer un peu mieux cette idée, prenons l’exemple de deux patients, qui auraient les mêmes symptômes à un instant t, les deux souffrent d’une douleur au bas du dos, depuis 2 semaines.

Le premier patient dort très peu depuis son divorce récent, il est stressé car son patron lui en demande beaucoup trop, il est inquiet pour son dos et pense qu’il ne doit surtout pas bouger, car il se referait mal.

Le deuxième patient a une situation professionnelle idéale, dort correctement, et se sent confiant sur le pronostic de son mal de dos, il a d’ailleurs remarqué que le sport améliorait les symptômes même s’il restait un blocage (raison de sa venue au cabinet).

Ces deux patients ont un environnement très différent, et le prendre en compte est primordial pour obtenir des résultats dans les deux cas.

les facteurs bio psycho sociaux sont primordiaux pour traiter un patient

Thérapie manuelle et neurosciences

La thérapie manuelle est un outil de l’ostéopathie, il n’est pas le seul outil utilisé au cabinet. Les effets de la thérapie manuelle sont variés mais souvent ils restent relativement non spécifiques (ce qui signifie que les effets des manipulations sur le corps d’un patient ne vont pas précisément « guérir » la zone qu’on manipule).

Concrètement, les manipulations physiques pratiquées au cabinet sont très variées :

  • Mobilisations douces et répétées
  • Techniques de trigger (prise ferme d’un muscle entre les doigts du thérapeute à une forte pression pour moduler l’activité neurologique momentanément et faire « réagir » l’organisme du patient etc.)
  • Technique de trust (qui font « craquer ») pratiquées en douceur, toujours avec le consentement éclairé du patient (il existe toujours une alternative de technique pour les patients ayant une appréhension à ces manoeuvres)
  • Manipulation en traction ou compression de l’ensemble des tissus (dont les fascias et la peau)
  • Utilisation du levier musculaire, techniques dites « d’énergie musculaire » qui ont le mérite de rendre le patient acteur de son soin : il mobilise lui même l’articulation sous contrôle de l’ostéopathe qui fixe sous ses mains les segments corporels recrutés.
  • Techniques neuro-dynamiques : ayant pour objectif de faire coulisser un nerf sensible, pour en moduler l’activité.

Ces techniques employées seules ne seront pas le plus efficace dans la prise en charge d’un patient ! Encore une fois, il ne s’agit que d’un outil de l’ostéopathe. Dans certains cas, selon les patients, la thérapie manuelle quasi exclusive est amplement suffisante, mais ce n’est pas la majorité des cas.

D’autres outils combinés à celui-ci peuvent grandement améliorer l’efficacité d’une consultation ostéopathique.

  • L’ETP (éducation thérapeutique du patient) : bien que l’éducation thérapeutique des patients ait montré d’immenses bénéfices sur des groupes de patients, lorsqu’elle est individualisée et personnalisée pour un seul patient (typiquement dans le cadre d’une longue consultation d’ostéopathie) les résultats semblent au moins aussi précis.
  • La réassurance : qui passe par le diagnostic d’exclusion effectué en séance. En effet, une fois que nous avons discuté de votre histoire, nous effectuerons un examen clinique expliqué. Vous serez en mesure de comprendre ce qui se passe dans votre corps (il s’agit d’explications biomécaniques, anatomiques et sémiologiques). Nous verrons ensuite si vous mesurez ce qu’impliquent ces résultats (est-ce bénin, commun ? Devez-vous consulter un médecin ou un spécialiste ? Etc.)
  • L’écoute active : recevoir des informations cliniques est une chose, être disponible pour une écoute attentive et construite demande une autre énergie, et plus de temps. C’est pourquoi mes consultations durent en général entre 40 minutes et 1 heure.
  • Mise en place d’un programme thérapeutique personnalisé (facultatif) : selon le degré d’implication des patients dans le traitement, et la durée de leur symptômes, il peut être proposé un programme d’approche des facteurs bio-psycho-sociaux avec des modifications d’habitudes, de comportements qui favorisent la douleur, au profit de choix plus propices à l’amélioration de la condition de vie des patients.

Qu’est ce qu’un programme thérapeutique personnalisé ?

Construit en 2 temps :

  • Il commence après la première consultation :
    • Le patient répertorie les habitudes de vie désignées au cabinet comme améliorant/détériorant la problématique. Exemple : pour un patient ayant des douleurs au bas du dos, depuis 6 mois, associées à un mauvais sommeil, noter à chaque fois la durée des douleurs, la condition dans laquelle elles surviennent (après une journée assis au travail ? après avoir fait du ménage ?), et au contraire ce qui tend à améliorer les symtômes du patient : « j’ai eu moins mal pendant 2 jours après être allé courir ».
    • Le patient m’envoie ses notes, avec s’il le souhaite pour plus de clarté, une note de synthèse.
    • Je rédige un document schématique avec les facteurs déclenchants, les facteurs aggravants, les facteurs soulageant, et émet une liste d’habitudes possibles et comment les mettre en place.
  • Dans un second temps, le patient prend RDV et nous mettons en place ce plan (explication des suggestions du document schématique). C’est le temps de faire une consultation sur les apréhensions du patient, les questions autour des ressources qu’il se sent prêt à mobiliser pour changer ce qui entretenait sa douleur.

Comme vous le constatez, ces outils ne nécessitent aucunement de « toucher » le patient, ils s’appuient sur les neurosciences. On parle de prise en charge « hands off ». Je pratique rarement des consultations sans manipuler les patients, qui sont 99% du temps demandeurs de thérapie manuelle, mais cela est parfaitement possible.

Habituellement j’ai une pratique à mi chemin entre la thérapie manuelle classique, et l’utilisation d’outils complémentaires apportés par les neurosciences.

Pour résumer, la douleur est une notion complexe qui doit mobiliser beaucoup de connaissances, d’écoute, de compréhension des facteurs de vie du patient. L’utilisation de la thérapie manuelle permet souvent une cascade d’effets chimiques non spécifiques avec très peu d’effets secondaires (comparativement à l’utilisation de médicaments par exemple, bien qu’il soit compliqué de trouver des études sur le sujet, puisque comparer la même molécule avec des manipulations pratiquées par différents thérapeutes implique de fait un biais méthodologique pour la réalisation d’études sérieuses).

Les techniques employées au cabinet excluent les manipulations structurelles du rachis cervical (qui bien qu’ayant extrêmement rarement engendré des complications dans l’Histoire sont interdites par le code de la Santé -sauf avec un certificat médical de non contre indication fourni par le généraliste-).

De fait, ma pratique s’est orientée aussi vers l’acquisition de nouveaux outils (notamment au travers de mes formations post-gradués) dans le domaine des neurosciences.